L'Île des
Esclaves, la comédie de Marivaux sur l'échange de vêtements et de rôles entre
maîtres et serviteurs, a connu un grand succès à sa création à la Comédie-Italienne de Paris en 1725.
Cette nouvelle création scintillante, réalisée par la metteuse en scène avec des
étudiants d’Avignon Université, se situe
dans le monde d’aujourd’hui, où le thème de l’abus de pouvoir continue de résonner.
Dans cette version, un des maîtres est
issu du monde politique, l’autre est
une figure du monde des médias, et
les nouveaux esclaves sont leurs pauvres assistants qui doivent se plier à leurs moindres exigences, constamment exposés à des insultes, voire à des
agressions. La pièce est accompagnée d’un nouveau prologue et d’un épilogue, rédigés par la metteuse en scène, qui
comportent des citations de célèbres passages shakespeariens.
C’est sur l’adaptation en anglais de Catherine Clive (1761) pour le théâtre de Drury Lane que nous ramenons à la lumière après deux siècles d’oubli que notre mise en scène se
fonde. Catherine Clive, « l’une des actrices les plus brillantes et les plus exubérantes » du XVIIIe siècle, tout en restant largement fidèle au texte
marivaudien, a ajouté une touche de son vif humour anglo-saxon.