L’un veut dire le vrai. L’autre veut inventer. Ils ont décidé de faire sonner leurs mots,
mais sont-ils bien sûrs de pouvoir s’accorder ?
On dirait qu’on a vécu, c’est la confrontation de deux langages, deux vérités, deux existences dans l’espace presque vide d’un plateau de théâtre. Il semblerait qu’ils se soient mis d’accord avant d’entrer dans l’arène, qu’ils aient parlé d’être respectueux l’un envers l’autre, mais avec quelle conviction ? Inconsciemment, peut-être, ils ont laissé un grand flou, comme pour appeler la confrontation, le combat. Combat de mots ? Combat d’égos ? C’est possible.
Mais il y a autre chose, plus profond, et ce qu’ils cherchent, en leur for intérieur, c’est à donner naissance à ce qu’ils peinent à affirmer, parce que c’est trop confus, parce que c’est trop sensible, trop douloureux peut-être aussi. Ils s’attaquent, ils s’amadouent. Ils se défendent, campent sur leurs vérités, leurs certitudes, parce que justement ils ne sont certains de rien. Certains de rien, sauf de leur besoin d’exister, de leur besoin de laisser une trace. De leur besoin de témoigner et de se convaincre.
Louis-Emmanuel et Thomas, les deux personnages et personas, en fin de compte, vont contre pour mieux aller avec. C’est peut-être ça On dirait qu’on a vécu, une histoire de réconciliation.