Linda Chaïb se tient debout. Droite.
Elle parle du racisme, du mépris, des stéréotypes de la bien-pensance.
Elle en parle sans jamais asséner. Elle a choisi pour cela l’arme de
l’intime. Elle raconte d’où elle vient, d’où elle parle. L’ actrice élégante parle de son
père immigré, ouvrier, humilié par le corps médical ou
par la feuille de paie, dépassé par ses filles, rendu malade à mourir par
l’amiante et le système de production français, et dont la mort-même
fut écrasée, balayée par l’état français. Son père qui fut cet arabe-là.
Jamais elle n’est frontale, ni revendicative, ni donneuse de leçons.